Avant-goût de giboulées
- 12 mars 2023
Après que le vent furieux pourfendeur de nuages se fut calmé, la communauté n’eut finalement pas à se réunir sur la place du village pour une danse de la pluie désespérée, puisque ce début de weekend aura enfin tourné à la vraie pluie qui mouille et pénètre le sol, mais aussi qui rassure un peu d’avoir vu reculer (d’un petit pas) le spectre de la sècheresse.
Alors que les températures remontent, chaque moment passé dehors n’en devient que plus agréable et le contact des pieds sur l’herbe humide délicieux.
Le café attendra…
L’humidité retrouvée m’attire naturellement en lisère de sous-bois pour y recevoir dans le cou les grappes de gouttes d’eau qui se détachent des branches à mon contact, les griffures matinales de ronces jamais au repos et surtout me fournir en tiges de noisetiers sauvages, qui me sont utiles à la confection de ces petits brise-vents anecdotiques qui aident surtout à donner un peu de relief à la prairie…
Il aura suffit de quelques jours d’un air plus doux venu de plus à l’ouest que le Sud-ouest, pour que la Nature s’éveille et se mette vigoureusement à l’œuvre. C’est bien-sûr l’apparition de toutes ces fleurs roses, blanches ou jaunes qui saute aux yeux, mais si l’on se pose un instant se détache aussi ce bruit de fond caractéristique et qui ne trompe pas… les abeilles sont au travail !
Si l’ajonc bardé de piquants redoutables symbolise la friche et l’ensauvagement des espaces vacants, je reconnais au mien la valeur d’avoir été l’un des premiers éléments structurants de ce qui n’était alors qu’un champs pris aux vaches, un pourvoyeur d’insectes de par ses floraisons surabondantes et certainement une forteresse inexpugnable pour les petits animaux.
Alors, pas de temps à perdre, après avoir tressé ma récolte du matin je m’en vais moi aussi « vire-voleter« de petites tâches en petits travaux ; en espérant que même après la Sainte Justine tout continuera de prendre racine et sachant que cet après-midi je n’aurai pas à prendre la longue route vers la capitale, comme il aura fallu le faire si souvent durant toutes ces années…
Par endroits je patauge enfin dans la boue (j’aimerais presque pouvoir dire avec délice), mais il semble qu’il n’y aura pas de supplément d’eau aujourd’hui, le ciel paraissant en pleine réorganisation de ses effectifs.