Un dimanche ordinaire

Quoi de plus inéluctable que le lever du soleil, et pourtant, alors que les beaux jours s’enchainent d’une manière presque suspecte, cela reste toujours ce même moment de plaisir et de grâce dont j’ai enfin la chance de ne plus rater aucun rendez-vous (alors qu’au fil de la saison le bel astre déplace son lit chaque jour un peu plus vers l’est et ouvre maintenant son grand œil à l’abri du bois).

Ensuite viennent les visiteurs du matin calme, qui ne semblent pas encore avoir perçu ma présence immobile et contemplative derrière la vitre.

Après avoir profité du spectacle j’applique la technique du chat à l’affût pour mettre la main sur mon appareil photo, qui depuis quelques jours a repris du service.

Il y a bien sûr aussi les visiteurs d’encore plus petite taille qui font leur retour à mesure que la campagne refleurit, même si ici mon attention s’était particulièrement portée sur ce qui ressemble à une abeille sauvage dont parlait l’un des articles « permaculturels » que je lisait la veille même, comme étant meilleure pollinisatrice que sa cousine domestique… intéressant non ?

Puis à force de trainer à ras de terre, tout devient un tableau… et la prairie n’a même pas encore commencé à pousser !

Alors qu’arrive l’heure de se poser à nouveau et de savourer cet autre grand moment qui marque presque chaque journée, je réalise qu’il y a maintenant une similitude frappante entre les deux extrémités du jour et que c’est désormais aussi derrière la forêt que Soleil s’en va réchauffer d’autres continents toujours plus à l’ouest (nullement une considération politique)

Quand soudain [musique épique], je me retourne et déjà un nouveau chapitre s’affiche dans le ciel…